Lorsque Joyce Maynard se rend compte un beau jour que sa fille de 19 ans lui tient tête, elle prend toute la mesure du temps qui vient de s’écouler. Ce passage fatidique (l’éloignement de sa fille) est le moment pour elle de revenir sur son passé et ses premières expériences dans la vie d’adulte. Ainsi, elle nous livre, entre autres, son témoignage éloquent sur la relation intime qu’elle entretenait avec J.D. Salinger, alors qu’âgée de 20 ans elle commence une correspondance avec le célèbre auteur. Malgré les 35 ans qui les séparent, leur histoire d’amour s’apparente à un rêve éveillé et les deux écrivains se voue un respect mutuel. Mais le rêve évolue très vite en cauchemars. Joyce livre les détails de sa vie avec l’omniprésent Salinger et témoigne de la difficulté de concilier les attentes de l’un et l’autre. Au début de sa toutejeune vie, elle sacrifiera sa carrière et ses désirs pour suivre l’homme qu’elle aime dans tous ses délires. A côté de cela, elle livre aussi un témoignage sincère sur la jeunesse des années 70 qui prend vie bien au-delà des images auxquelles on l'associe. Superbe récit autobiographique, ce livre se lit comme un roman. Joyce Maynard arrive à ne pas tomber dans le misérabilisme en diabolisant le personnage de Salinger. Une écriture toujours aussi agréable, fluide, fine, pas un mot en trop. Un véritable plaisir de lecture pour tous ceux qui veulent un livre agréable à lire.